COMBAT DU SATTEL
DEVANT MÜNSTER " L’armée d’Alsace du Général Pau a reçu comme mission d’exécuter dès que possible en Alsace une démonstration psychologique autant que militaire pour frapper l’adversaire "
Le général PAU.
Le 30° fait partie d’un groupe de 5 B.C.A (12
ème, 13
ème, 22
ème, 28
ème et 30
ème) commandé par le lieutenant-colonel GRATIER, lui-même rattaché à la 81
ème brigade du général BATAILLE (152
ème R.I, 5
ème et 15
ème bataillon de Chasseurs ).
Le détachement BATAILLE se porte en avant
Le 14 août, un peu après minuit, le bataillon est rassemblé et va à son premier combat ; il arrive au
Hohneck en vue de participer ultérieurement aux opérations prévues dans la vallée de la Fecht en direction de Colmar à 5 heures et débouche, compagnie
TOUCHON en avant-garde.
Sous les balles, et bientôt sous les obus, foulant avec joie la terre d'Alsace, on va à l'ennemi en dévalant les pentes nues du Hohneck.
Un poste est chassé du mamelon boisé de Gaschney ; une tranchée dont d'épais abatis défendent l'accès arrête un instant l'avant-garde ; nos mitrailleuses arrivent ; le mitrailleur CHAMPETIER reçoit un shrapnel au pied, porte sa pièce 400 mètres et n'annonce sa blessure que lorsque la pièce est sur l'affût.
Shrapnel
La compagnie TOUCHON se déploie, la section BERTRAND, de la 2ème, intervient, l'assaut est donné ; les abatis sont franchis sous le feu d'un élan magnifique, l'ennemi s'enfuit.
La poursuite continue toute la matinée dans le
Silberwald à travers les beaux sapins d'Alsace et le bataillon s'installe au
col de Sattel et au Reichackerkopf sous un violent bombardement de gros calibre. Le chasseur
CRAMPE découvre vers le soir deux compagnies ennemies qui approchent par la route ; elles sont encore en colonne par :quatre quand la section de mitrailleuses et la compagnie TOUCHON les fusillent à courte distance 20 Allemands restent sur le terrain les autres s'enfuient en jetant sacs, fusils et casques. C'est ensuite la section
FROMENT qui charge et disperse un groupe ennemi arrivé très près à la faveur des bois épais.
Le baptême de feu a été tout à fait brillant ; la première nuit sur le champ de bataille est passée sous une pluie torrentielle, avec de nombreuses alertes provoquées par le va et vient des Allemands qui pourtant paraissent beaucoup plus occupés à ramasser leurs blessés qu'à contre-attaquer. Mais on n'est pas encore de vieux guerriers.
Le bataillon doit attendre que les voisins arrivent à sa hauteur, et les jours suivants sont assez calmes ; il descend le 17 à Stosswihr, où il reçoit sa batterie de montagne, la 1ère du 1er Régiment, commandée par le capitaine
LE MASSON.